mardi 5 juin 2012

Pour Oubeid



Par: Kissima Diagana
Par: Kissima Diagana
Oubeid Ould Imijine croupit en prison depuis plus d’un mois. Arrêté après être intervenu sur une chaîne de télévision internationale à propos de l’incinération des livres dit du rite malékite par le mouvement IRA dont il est membre, notre confrère n’a jusqu’à présent fait l’objet d’aucun élan de solidarité de la part des organisations de la presse.

Ni le syndicat des journalistes de Mauritanie, ni aucune des autres associations n’ont levé le petit doigt pour demander justice pour ce rédacteur en chef du site www.initi.net. Certains ont dit qu’il a été arrêté comme militant d’un mouvement de droits de l’homme et non comme journaliste et que c’est pour cette raison qu’ils se désolidarisent de lui. D’autres en sont à se demander si ce journaliste mérite d’être soutenu puisqu’il est lié à un mouvement antiesclavagiste dont les méthodes sont jugées extrêmes.

Les un et les autres adoptent une position somme toute incompréhensible lorsque l’on sait que pour bien plus grave que cela des confrères se sont mobilisés ici en faveur d’autres journalistes qui ont eu maille à partir avec des autorités : qui pour avoir diffamé, qui pour avoir conduit une voiture à vitres teintées, etc. Bref des gens ont commis des délits qui n’ont rien à voir avec l’expression des opinions ou des positions politiques… Ils ont été l’objet de toute notre sympathie.Pourquoi pas Oubeid ?

Oubeid Ould Imijine, a osé défendre sur la Chaine Al Arabiya, le geste audacieux de son mouvement qui a consisté à brûler des livres au contenu jugé suranné mais qui semblent encore vénérés par ici. Le lendemain de cette sortie, il est interpellé par la police. Depuis lors il est en prison. Rien que par les formes, cette arrestation a tout l’air d’une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion…

Oubeid Ould Imijine est certes le chargé de communication de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste. Mais il est journaliste avant tout. Il a pu confier à certains de ses proches n’avoir été interrogé dans le cadre de l’instruction de cette affaire d’autodafé que sur ses propres écrits et opinions en tant que journaliste.

Qu’attendons-nous pour exiger sa libération pure et simple ? 

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